Pourquoi bébé fait-il une crise ?
Entre 6 mois et 3 ans, les crises sont fréquentes car :
- Bébé ressent des émotions fortes (frustration, colère, peur…) qu’il ne sait pas encore gérer.
- Il ne maîtrise pas le langage, donc ne peut pas toujours exprimer ce qui le gêne.
- Il découvre les limites et teste ce qui est possible ou non.
Cela ne veut pas dire qu’il "fait un caprice" ou cherche à "manipuler" : il vit simplement des tempêtes émotionnelles qui le dépassent.
Les bons réflexes à adopter pendant une crise
Les crises émotionnelles de bébé peuvent survenir soudainement. En tant qu’adulte, vous êtes son repère. Voici les réflexes à adopter pour l’accompagner avec calme et efficacité :
Rester calme (même si c’est difficile)
C’est essentiel : si l’adulte perd son calme, l’enfant ne pourra pas se réguler. Votre posture, votre voix, votre regard transmettent un message de sécurité.
- Respirez profondément et lentement.
- Parlez peu, avec des mots simples.
- Si vous sentez que la situation vous dépasse, prenez quelques secondes (dans une autre pièce si besoin) pour retrouver votre sérénité.
Nommer l'émotion de l'enfant
Mettre des mots sur ce qu’il ressent permet de le reconnaître dans son vécu. Cela ne fera pas "passer la crise" sur le moment, mais c’est fondamental pour développer peu à peu la compréhension et la gestion des émotions.
Par exemple :
"Tu es triste parce que je t’ai dit non."
"Tu as très envie de ce jouet, et tu es fâché de ne pas l’avoir."
Même si votre enfant est très jeune, il perçoit votre ton et commence à associer les mots à ses ressentis.
Accueillir sans forcément intervenir
Vous pouvez être présent et disponible, sans pour autant chercher à faire cesser la crise à tout prix. Parfois, un enfant a juste besoin d'extérioriser.
- Restez près de lui.
- Dites-lui que vous êtes là quand il sera prêt.
- Si le contact physique est possible, proposez un câlin sans l’imposer.
Cela l’aide à se sentir accompagné dans l’émotion, pas seul ni rejeté.
Proposer un espace sécurisé
Lorsque la crise est intense, il peut être utile d’avoir un endroit calme et rassurant où l’enfant peut se poser. Un coin cocon, une couverture familière, un petit fauteuil…
- Évitez les distractions immédiates (tablette, sucreries), qui ne traitent pas l’émotion de fond.
- Privilégiez l’apaisement actif (respiration guidée, chanson douce, objet transitionnel).
Rester ferme sur le cadre
Être à l’écoute de l’émotion n’empêche pas de dire non quand c’est nécessaire.
"Je vois que tu es très en colère, mais je ne peux pas te laisser frapper."
"Il est interdit de jeter les jouets, même quand on est fâché."
L’enfant apprend ainsi que tout peut être ressenti, mais pas tout peut être fait.
Faire un retour après la crise
Quand la tension est retombée, un moment d’échange doux permet à l’enfant de revenir sur ce qu’il a vécu. On peut reformuler ce qui s’est passé, et valoriser les premiers signes d’apaisement :
"Tu étais très fâché. Tu as crié fort, et puis tu t’es calmé avec maman dans les bras. Tu vois, c’est passé."
Cela l’aide à intégrer ce que signifie traverser une émotion… et à mieux se connaître.
Comment prévenir certaines crises ?
Même si elles sont inévitables, certaines crises peuvent être atténuées en :
- Anticipant les besoins (fatigue, faim, transitions difficiles)
- Proposant des choix simples ("Tu veux ce pull ou celui-là ?")
- Instaurant des routines sécurisantes
- Offrant des moments de jeu et de décharge motrice réguliers
- Privilégiant la communication gestuelle ou les pictogrammes si le langage est encore limité
En résumé
- Les crises font partie du développement normal du jeune enfant.
- Elles traduisent un besoin ou une émotion non gérée, pas une provocation.
- Le rôle de l’adulte est d’être un point d’ancrage stable, qui aide l’enfant à traverser l’orage.
- Avec patience, constance et écoute, chaque crise devient un moment d’apprentissage émotionnel